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Plan de 3 milliards d'économies?

Catégorie : Non catégorisé
Publié le mercredi 4 mars 2015 11:19
 
 
 
Avenir Hospitalier a pris connaissance avec très grande inquiétude du plan d’économies supplémentaires de 3 milliards dans les hôpitaux.
 
Sans rentrer dans le ridicule des annonces contradictoires entre d’un côté l’argent donné aux établissements qui ont fait des emprunts risqués et douteux, et de l’autre des exercices de style sémantiques auxquels nous ne croyons pas (« évolution maitrisée de l’augmentation des dépenses et non réduction des dépenses »), Avenir Hospitalier rappelle que les hôpitaux sont déjà exsangues,  que les coupes sombres dans les budgets de personnel ont mis toutes les équipes à genoux, et que la demande de soins ne cesse de croître : est la chronique d’une mort annoncée du service public ?
 
Comment allons nous pouvoir répondre aux demandes de soins, si 22000 postes sont supprimés ? Alors que déjà de nombreux établissements fonctionnent dans des conditions indignes, grâce au recours de médecins intérimaires ?
 
Nous sommes d’autant plus inquiets que la future Loi de santé, hasard ou pas des calendriers, contient les ferments via des groupements hospitaliers de territoire d’une réorganisation basée sur une logique médicale transversale, évitant les gabegies de décisions politico managériales locales : comment envisager des réorganisations sereines dans un contexte de tensions sociales encore plus fortes ? Pour nous cette Loi contient via une gouvernance plus équilibrée les ferments de la fin de la Loi HPST et du tout pouvoir au Directeur pour des objectifs financiers, loi qui cumulée à la T2A 100% a écroulé la logique humaniste de l’hôpital, et l’hôpital dans son ensemble. Mais ces annonces de coupes sombres ne vont-elles pas téléscoper toute avancée ?
 
Et nous sommes d’autant plus inquiets que les propositions de la mission LeMenn vont pour nous dans le bon sens, mais ne pourront s’envisager à moyens constants et encore moins en diminution.
 
Nous entendons bien que nos jeunes collègues nous trouvent « passifs », nous aurions aimé les voir actifs avec nous contre HPST. Et plus actifs aux discussions en cours sur l’attractivité des carrières médicales hospitalières, comme si l’hôpital ne les concernait pas ! Nous sommes seuls à ces réunions les garants de la non précarisation de leurs futurs emplois hospitaliers, et seuls à chercher des solutions à l’intérim médical qui a délabré notre exercice dans de nombreux établissements ou spécialités. 
 
Donc Madame la Ministre, rassurez-nous, ou il faudra annoncer aux français que leur santé ne pourra plus être assurée.