Hélène Beringuier (Présidente de l’ANMTEPH) tire la sonnette d’alarme !

Mail d’Helène Beringuier au Conseil d’administration d’Avenir Hospitalier du 11 avril 2018.
 
« On demande de plus en plus aux médecins du travail (MDT) mais, on réduit leur nombre et on limite leurs moyens. À l'hôpital, nous sommes de moins en moins nombreux. Les directions font tout pour ne pas installer la pluridisciplinarité dans nos services pour garder les préventeurs sous leur autorité. La majorité des MDT sont en CDI et les postes de PH ne sont créés qu'au compte goutte. Nous sommes conscients de la situation des personnels médicaux et des risques pour leur santé, nous sommes à leur écoute lorsqu'ils nous sollicitent. Mais mettre en place un suivi régulier alors que nous ne sommes même plus capables de l'assurer pour le personnel non médical me parait un souhait légitime mais impossible à réaliser. Dans mon établissement je rencontre les nouveaux médecins à leur arrivée : cela permet de faire le point sur leur santé et leurs vaccinations (pas toujours OK malgré leurs passé d'étudiant et d'interne), j'essaye de les sensibiliser à la nécessité d'être attentif à leur santé au travail, j'insiste sur le fait que je serai disponible s'ils ont besoin un jour de conseil ou d'aménagement de poste ou simplement de parler. Ensuite, j'essaye de faire passer des messages de prévention souvent par mail. Les AT, les AES, les enquêtes BK sont l'occasion de reparler de la prévention. La présentation de mon rapport annuel à la CME est aussi l'occasion de faire passer des messages, mais je ne peux pas faire mieux. Je suis seule MDT pour 3200 personnels (la réglementation prévoit 1 pour 1500). Mon association, l'ANMTEPH, a une écoute polie mais lointaine de la DGOS. J'ai écrit dernièrement à C. Courège, en qualité de présidente de l'ANMTEPH, pour aborder des points précis de réglementation qui sont problématiques pour le fonctionnement des médecins du travail hospitaliers. Aucune réponse ! Et pourtant, je siège à la CHSCT du conseil supérieur de la FPH qu'elle préside. Max Doppia devait organiser une rencontre avec la Ministre pour aborder tout cela. Quand je pense que le Président de la République dit que la prévention est une priorité ! En attendant tout le personnel hospitalier souffre. Et les suicides ne sont que la partie émergée de l'iceberg. 
Comment stopper cette hécatombe ? » 
 

La réaction de l’intersyndicale Action Praticiens Hôpital 

Ce mail d’Hélène Beringuier est un véritable appel de détresse des Médecins Du Travail (MDT). 

À eux comme à d’autres on demande de faire plus avec moins. 
Aux abords du réacteur en fusion que représente l’hôpital public, ils en perçoivent les radiations dévastatrices, sans pouvoir, ou si peu, agir pour en protéger le personnel.
Placés entre l’écorce des directions et l’arbre des acteurs de soins, leur capacité de mobilisation est minime. Ils sont même dans l’impossibilité matérielle du simple suivi médical des collègues.
Cet appel doit interpeller tous les médecins de l’hôpital public, et au-delà, tous les soignants.
À l’heure où le métier même de MDT est menacé, où son rôle et ses moyens sont drastiquement réduits, où ses effectifs sont squelettiques, il est indispensable que jouent à plein les solidarités des professionnels de santé pour défendre ces collègues. Max Doppia avait bien vu l’importance d’inviter l’an dernier l’ANMTEPH à être partenaire d’AH. 
Faut-il sans réagir laisser appliquer ces forfaitures : disjoindre le rôle des MDT des objectifs affichés par les pouvoirs publics d’amélioration de la qualité de vie au travail ? Oublier le recours qu’ils représentent pour un médecin, un soignant, isolé dans sa souffrance au sein d’un service où il est cerné par l’incompréhension, voire l’agressivité ? Ne pas reconnaître leur place dans la prévention, tant vantée (à juste titre) par nos édiles ? Nier sa capacité d’orientation vers un collègue soignant ? Les déposséder de leur pouvoir de dénonciation les dysfonctionnements organisationnels, les conflits stériles et ravageurs, les harcèlements sournois ? Nous ne voulons pas croire que les pouvoirs publics craignent que les MDT pourraient devenir des lanceurs d’alerte de la souffrance des soignants à l’hôpital en accédant au statut de PH. Ce statut qui les protègerait des abus de pouvoir et des risques d’exclusion. Rappelons-nous que notre collègue Irène Frachon, PH pneumologue du CHU de Brest, a débusqué et rendu public le scandale du Médiator malgré les obstacles et les intimidations, sans qu’on puisse la priver de son métier de médecin. La condition statutaire de PH, bien qu’imparfaite, garantie une autonomie professionnelle minimale et une liberté de parole si tant est que nous osions l’utiliser.
 
Il serait trop facile et odieux de prendre justement pour prétexte les incapacités conjoncturelles du MDT dues aux manques de moyens humains.
 
Par le biais de l’accession généralisée au statut de PH au même titre que les autres disciplines et spécialités, l’intégration dans la communauté médicale hospitalière permettra aux MDT de retrouver une dignité professionnelle à la hauteur de leur formation et de leurs missions. Elle instituera des échanges constructifs au sein de l’hôpital avec les acteurs engagés pour une meilleure qualité du travail. Elle articulera plus aisément l’action des MDT avec celles déjà mises en place, comme les systèmes d’écoute et de traitement de la souffrance au travail , la généralisation progressive du suivi de chaque médecin par un médecin traitant grâce à la campagne « Dis doc t’as ton doc » soutenue par le Ministère de la santé, l’intervention dans les différentes instances, les CME, le CHSCT, le CT. 
Ne décevons pas l’enthousiasme qu’ont manifesté les MDT à nous rejoindre ! Faisons nôtre leur cause !
 
Richard Torrielli et Jacques Trévidic
 
 

CET et IRCANTEC : AH reste vigilant !

Depuis 2016, certains hôpitaux ont décrété qu’ils n’avaient pas à payer les cotisations retraite à l’IRCANTEC sur les CET pris sous forme rémunérée. Une exploitation de faille de mauvaise foi, prétendant que le texte sur la rémunération des jours excédant 20 sur le CET ne prévoyait pas explicitement cette cotisation. Ainsi, alors qu’il s’agit de travail en plus, qui devrait rapprocher notre date de retraite ou son niveau, c’est du travail oublié par les Hôpitaux !
 
AH a saisi l’IRCANTEC qui a adressé une fin de non-recevoir, puis la DGOS qui ne « peut rien faire en l’état ». Nous avons donc exigé que la DGOS revoie sa copie en rédigeant un texte plus explicite, et à effet rétroactif, nous avons fourni notre expertise juridique, la DGOS doit faire la sienne et nous répondre. Nous ne laisserons pas les Hôpitaux se renflouer sur le dos de nos cotisations !

Editorial - Ni sourds, ni aveugles !

Après cette première année du quinquennat Macron, on peut discerner ses objectifs pour la santé en général, l’hôpital et ses praticiens en particulier. Là où le quinquennat Hollande était fait de tergiversations, de stagnation et de verbiage creux, le nouveau gouvernement va visiblement mettre de l’action brutale, de la régression des salaires et des postes, et du mensonge permanent. Alors que l’hôpital n’en peut plus des brimades qu’il a subies tout en devant accueillir de plus en plus de patients que la ville ne veut plus prendre en charge (malgré un ONDAM systématiquement favorisé par rapport à l’Hôpital), nous voyons arriver en même temps la poursuite du gel des salaires pour 5 ans, la hausse de la CSG mal compensée, la diminution drastique du nombre des postes (annoncée discrètement le 8 mai ) et l’hôpital-bashing tous azimuts. Le tout accompagné d’un discours dégoulinant de bienveillance et d’empathie, toujours démenties par les faits.
 

Que nous promet-on, et qu’arrivera-t-il plus probablement ?

 
Les promesses : un système de santé rénové, plus efficace, plus ambulatoire, plus fluide, plus pertinent (après « l’efficience » du quinquennat précédent, celui-ci sera « pertinent »), avec moins d’actes mieux rémunérés.
 
Ce qui arrive : on l’a vu, un essorage jamais vu des services publics, la santé étant la cible prioritaire (les deux quinquennats précédents s’étaient chargés d’attaquer la justice et la police, puis l’Éducation Nationale). Chaque annonce de destruction de la santé est précédée quelques jours avant d’une nouvelle exonération pour les 1 % des plus riches, avec une prédilection pour ceux qui exilent leurs revenus, sans aucun intérêt pour le pays : on a vu la baisse de l’impôt sur les dividendes et les plus-values suivies de la reconduction du blocage des salaires des agents publics, la suppression de l’ISF suivie de la hausse de la CSG, la fin de l’Exit-Tax sur les exilés fiscaux, suivie donc de l’annonce de la suppression de 30 000 postes dans les hôpitaux.
Les Français aiment leur hôpital et risquent-ils de protester ? Qu’à cela ne tienne ! On vous servira sur un plateau télévisé une histoire par semaine de « ratage » de SAMU, de mort anormale aux urgences, d’une personne âgée mal surveillée et, au lieu d’en tirer les bonnes conclusions, on déroulera le discours habituel de celui qui veut tuer son chien et commence par l’accuser d’avoir la rage : on pointe des responsabilités individuelles !
 
Parmi les évolutions qui seront proposées et qu’Avenir Hospitalier se propose d’accompagner au sein de la grande intersyndicale Action Praticiens Hôpital qu’il forme avec la CPH, plusieurs axes stratégiques se dégagent :
- la poursuite de la logique de territoire : actuellement limité au GHT (avec le H d’hôpital), le territoire pourrait s’étendre à l’ensemble du dispositif de santé : les PH pourraient aussi bien exercer à l’hôpital qu’en dispensaire voire à domicile, pour suivre les parcours de soins. Il appartiendrait alors aux équipes hospitalières de s’inscrire avec volontarisme dans cette organisation, sous peine de devenir un garage de la filière de soin sans levier d’action sur la dite organisation.
- la numérisation accélérée : depuis le temps qu’on la promet… Il apparaîtrait enfin un dossier patient, qu’il pourrait porter avec lui, sous forme d’une clé USB ou d’un mot de passe sur un espace de stockage, consultable par qui il choisirait.
- la réforme de la tarification : là encore, le double discours est roi : on nous annonce (comme Hollande en son temps) la fin de la T2A, inefficace, poussant à la sur-prescription d’actes, injuste et obsolète, et on nous annonce la venue de la T2A sur le champs du SSR voire de la psychiatrie, qu’on rebaptise DMA (Dotation Modulée à l’Activité) histoire de ne pas dire qu’on étend la T2A au lieu de la restreindre !
- la réforme des CHU : pour fêter l’ordonnance qui les fonda il y a 60 ans, il est question de décloisonner la recherche et l’enseignement. Par exemple en créant des valences permettant de reconnaître l’investissement des PH envers la recherche et l’enseignement, en relation ou pas avec un CHU. Ce chantier est lancé mais pour l’instant, on peut dire qu’il y a une certaine opacité dans la direction recherchée…
- la réforme des rémunérations : elle découle du reste. En effet, entre les valences hospitalières et les exercices mixtes ou hors les murs, il y aura obligatoirement des évolutions, sur lesquelles AH restera particulièrement vigilant. S’il s’agit d’ajuster un salaire sur l’implication réelle de chaque praticien dans les parcours de santé, au sein d’un statut rendu plus souple et plus attractif pour les PH les plus impliqués, on ne peut qu’applaudir. S’il s’agit au contraire de faire exploser le statut pour ensuite faire la course au moins-disant, et saupoudrer des primes à la tête du client pour favoriser les médecins les plus serviles avec un directeur-distributeur de primes, nous nous y opposerons farouchement.
 
Le Praticien Hospitalier est l’âme de l’hôpital, sa fierté et sa colonne vertébrale. C’est le médecin qui a les plus grandes responsabilités, et le plus haut niveau d’études, il est anormal qu’il ne soit plus en haut de l’arbre décisionnel et de la grille de salaires ! L’hôpital est l’endroit où on choisit de travailler parce qu’on se retrouve dans les valeurs de service public. Qu’on ne vienne pas nous servir le discours anti-fonctionnaire à base de sécurité de l’emploi ! Quel médecin craint vraiment actuellement de se retrouver au chômage alors que 30 % des postes de PH sont vacants ? Que l’intérim prospère tellement qu’un syndicat ose se créer pour lutter contre les hôpitaux qui appliquent la Loi en plafonnant leur rémunération !?
 
Il n’y a aucune raison que nous soyons ainsi méprisés ou rabaissés, il n’y a aucune raison que nous acceptions d’être écartés des décisions concernant les hôpitaux, et la profession est désormais prête à se défendre : que le gouvernement n’aille pas trop loin dans ses attaques au plus essentiel des services publics, ou il s’en mordra les doigts ! Nous accepterons et accompagnerons les réformes, toujours, mais nous refuserons vigoureusement la casse de l’hôpital !
 
Renaud Péquignot (Président d'AH)
 

Les élections professionnelles : pour quoi faire ?

Les élections professionnelles devraient avoir lieu en cette fin 2018. Elles concerneront tout d’abord les Commissions Statutaires Nationales (CSN) et les Conseils de disciplines (CD), couplées ou suivies de près par les élections au tout nouveau Conseil Supérieur des Professions Médicales Hospitalières (CSPMH), dont la création a été arrachée de haute lutte par Avenir Hospitalier (AH) et la Confédération des Praticiens des Hôpitaux (CPH) regroupées au sein d’Action Praticiens Hôpital.
 

Une utilité directe et indirecte

-Directement, les élections servent à élire nos représentants médecins, odontologistes et pharmaciens dans ces deux instances dont nous décrivons brièvement les compétences dans l’encadré ci-dessous. 
-Indirectement, elles servent à mesurer la représentativité des différentes intersyndicales. Ce second aspect est très important pour valider la légitimité de chaque « philosophie » pour défendre les Praticiens Hospitaliers (PH) : il y a des différences notables entre les 5 intersyndicales (dont AH et la CPH, regroupées pour former APH du fait de leurs fortes convergences), et il faut que vos représentants puissent vérifier les valeurs défendues, que les combats menés, les avancées obtenues ou les reculs évités sont bien ce que vous espérez de nous.
 

Sécurité et transparence 

Les Commissions Statutaires Nationales et les Conseils de discipline statuent sur les validations d’année probatoire, les insuffisances professionnelles et les affaires disciplinaires. Par construction, elles ne devraient exercer leurs prérogatives que pour des collègues dont les compétences professionnelles ou l’intégration au sein d’une équipe semblent insuffisantes pour assurer des soins de qualité en sécurité. Cependant, de plus en plus de procédures sont initiées dans le cadre de règlement de compte entre un PH et un chef de pôle ou un directeur qui n’apprécie pas sa liberté de ton. Il faut que les membres PH qui en composent la moitié soient suffisamment indépendants afin de préserver au mieux l’impartialité des décisions qui y seront prises.
Le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux Hospitaliers a enfin vu le jour grâce à la pression exercée sans relâche par APH - avec recours au conseil d’État - pour obliger la DGOS à appliquer la Loi de modernisation du système de santé de 2016. Les autres intersyndicales étaient opposées à la création de ce Conseil Supérieur électif, préférant les arrangements officieux dans les coulisses du ministère. 
 

Un combat à poursuivre

APH a exigé que les PH ne soient plus les seuls agents publics à ne pas avoir leur Conseil Supérieur pour examiner les projets de loi et les textes réglementaires les concernant. Il est invraisemblable qu’il ait fallu autant d’énergie pour appliquer simplement la Loi, mais nous y sommes parvenus. Ce Conseil aura donc pour tâche de fournir des avis sur chaque texte touchant aux conditions d’exercice et de rémunération des personnels médicaux hospitaliers. Il est donc crucial d’y élire des membres attachés à la défense de notre statut, plutôt que des collègues manifestement éloignés de la réalité du terrain et capables d’expliquer en réunion ministérielle que « les PH n’ont pas besoin d’argent » ou encore que « le principe de réalité ne s’applique pas aux médecins ». 
L’enjeu de ces élections est autant la participation que la répartition des votes. Une enquête du SNPHARe (un des syndicats fondateurs d’AH), a récemment publié une enquête à laquelle plus de 4000 PH ont participé et montrant le poids de leur déception face à la situation qui leur est faite, l’amour de leur métier et du service public hospitalier, mais aussi une certaine impatience d’agir, la majorité des répondants estimant qu’il était temps de réagir, y compris par la grève s’il le fallait et sans délai !
 

Un message fort par le vote

La participation aux élections montrera que nous tenons fermement notre destin en main, qu’il n’est plus temps de se résigner à soigner correctement des malades tout en supportant les restrictions aveugles dont le seul sens est l’accroissement des inégalités sans aucun avantage pour le pays.
La répartition des voix montrera un choix clair entre deux attitudes fondamentalement différentes face aux pouvoirs publics. Au cours du quinquennat précédent, nous avons connu une stratégie dont le seul but était de tenir cinq ans sans rien faire bouger. Pour dialoguer, concerter, commissionner, débriefer, il y avait du monde ! Pour avancer concrètement, seule la ténacité d’APH a permis d’obtenir quelques avancées dont la somme reste néanmoins insuffisante face à la perte due au blocage des salaires.
Parmi ces avancées, la prime d’entrée dans la carrière hospitalière pour les spécialités ou les zones en tension extrême, la prime d’exercice territorial, la revalorisation de la prime d’exclusivité de service public après quinze ans d’exercice, la fin de la rémunération différenciée en temps de travail additionnel de nuit (qui aboutissait à une rémunération moindre que le TTA de jour !) et la création d’une troisième plage de fin de journée, même si le texte présentait des imprécisions dont nous nous méfions. Enfin, nous avons exigé et obtenu un rééquilibrage des pouvoirs entre les praticiens et les administrations, à commencer par les attributions des CME !
 

Une reconquête légitime 

La tâche qui nous attend pour les 4 ans à venir est ardue : nous devons récupérer notre pouvoir d’achat et le pouvoir décisionnaire à l’hôpital. Un PH au premier échelon gagnait en 1984 (création du statut) 4,2 SMIC, aujourd’hui c’est 2,8 SMIC soit un tiers en moins. L’intérim est un cancer pour l’hôpital, aspirant ses derniers deniers au détriment des PH qui lui sont fidèles et des patients traités comme des marchandises. Les administrations ont récupéré le pouvoir décisionnaire depuis l’apparition de la tarification à l’activité. On voit aujourd’hui le brillant résultat avec des hôpitaux transformés en machines à cash déficitaires, des usagers brutalisés pour aller plus vite et moins cher et des soignants en grande souffrance. Un tel fiasco devrait être fortement dénoncé et APH a des propositions pour un rééquilibrage de la gouvernance, via la CME et une représentation syndicale locale dans chaque GHT, et aussi pour un meilleur financement de l’hôpital public.
Seule une représentation syndicale forte, décomplexée et aux idées très claires pour défendre les services publics pourra obtenir que les PH, l’hôpital, et la santé en général ne soient pas les martyrs du quinquennat. Vous avez pu compter sur nous, nous comptons sur vous pour voter en masse, en espérant vous avoir convaincus de voter pour Action Praticiens Hôpital !
 
 
CSN et CD : composées de 6 membres PH et 6 membres HU, et autant de suppléants pour chacune des 7 disciplines, elles se prononcent sur les insuffisances professionnelles, les titularisations et pour la CD, les affaires disciplinaires.

 

CSPMH : 5 membres et 10 suppléants par collège (PH, Contractuels tous statuts confondus, et HU), il se prononce sur les projets de textes législatifs et réglementaires concernant les personnels médicaux hospitaliers.
 
Renaud Péquignot - Président d’AH, Jacques Trévidic - Président d’APH
 
 

Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

             retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr

 

Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

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Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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