A la Une
En réaction aux résultats des élections Présidentielles : les corps intermédiaires doivent retrouver leur place dans le dialogue social et sociétal pour la santé
- Détails
- Catégorie : Communiqués de Presse
- Publié le lundi 25 avril 2022 10:29
Communiqué de presse du 25 avril 2022
Action Praticiens des Hôpitaux, union d'Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, prend acte des résultats de l'élection présidentielle et félicite le Président pour sa réélection.
Depuis cinq ans, l'insécurité sanitaire gagne du terrain, les déserts médicaux s'étendent, les maltraitances et les souffrances s'installent. Cette évidence est niée par une gouvernance aveuglée par les concepts de rentabilité et d'équilibre financier intenables.
La santé est la deuxième préoccupation des Français.
Assurer et promouvoir un accès aux soins de qualité pour tous et en tout point du territoire fait partie de notre mission.
Les conditions d'exercice professionnel sont et resteront notre priorité constante pour assurer nos obligations de soignants.
Les représentants syndicaux sont des citoyens engagés tout autant aux côtés de leurs mandants que de tous les acteurs de la société. Ils seront les partenaires des changements qui s'imposent si les conditions d'un dialogue social digne de ce nom sont remplies. √Ä défaut, ils seront √† côté de tous celles ou ceux qui luttent pour faire entendre leur souffrance et dénoncer les insuffisances des décisions politiques.
Les corps intermédiaires sont le ciment du lien social pour bâtir le renouveau que nous attendons. Praticiens hospitaliers mais également Citoyens, nous défendons les valeurs de la République et de l'État de Droit.
La place de l'hôpital public dans le système de santé doit être au centre des concertations.
Nous demandons au Président des mesures urgentes pour restaurer l'attractivité pour l'hôpital :
- Démocratisation de la gouvernance
- Revalorisation de la permanence des soins et du temps de travail
Et surtout un premier message fort : attribution immédiate des 4 ans d'ancienneté √† tous les praticiens hospitaliers nommés avant le 1er octobre 2020.
Soyez assuré qu'Action Praticiens des Hôpitaux, union d'Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, tiendra sa place et jouera son rôle, que ce soit aux côtés ou en face des pouvoirs publics.
Jean-FranÇois Cibien
Président AH
Président APH
06 07 19 79 83
Carole Poupon
Présidente CPH
Vice-présidente APH
06 76 36 56 67
Yves Rébufat
Président exécutif AH
06 86 87 62 76
DEGEL DU POINT D’INDICE : Une mesure nécessaire, mais pas suffisante pour les praticiens hospitaliers
- Détails
- Catégorie : Communiqués de Presse
- Publié le mercredi 16 mars 2022 10:18
Communiqué Action Praticiens Hôpital du 16 mars 2022
Le 14 mars 2022, la Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques annonçait, contre toute attente, le dégel du point d’indice des fonctionnaires, qui détermine également la grille salariale des praticiens hospitaliers. Enfin !
Action Praticiens Hôpital, union des intersyndicales Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et leurs composantes saluent cette mesure demandée depuis si longtemps. En effet, depuis 2010, en dehors de deux mesures homéopathiques à la veille des élections présidentielles de 2017, le point d’indice est gelé. Depuis 2000, l’inflation a augmenté de plus de 35 % et l’indice des prix à la consommation encore plus. Il était devenu une habitude pour nos gouvernants et nos tutelles de ne pas s’adapter à l’inflation, au point que c’est l’annonce du dégel qui devient l’événement.
APH met en garde sur cette mesure qui est proclamée à la fois comme historique et relative à une double situation conjoncturelle très particulière : d’une part, l’annonce d’une inflation massive liée principalement à la crise russo-ukrainienne et à la période post-Covid, d’autre part la proximité de l’échéance électorale présidentielle. Une promesse de dernière minute quand durant tout une mandature, les services publics – et pas seulement l’hôpital – ont été méprisés, et remerciés, au mieux, de saupoudrage ou de mesurettes insuffisantes et inéquitables pour les professionnels engagés au service de l’ensemble de nos concitoyens.
APH reste cependant prudent quant à la portée de cette mesure :
- Cette annonce doit se traduire législativement, et ne pourra être actée avant la fin de la mandature. APH veillera à ce qu’elle soit effectivement appliquée, et non pas remise aux calendes grecques…
- Cette mesure doit être significative : les praticiens hospitaliers ont vu leur pouvoir d’achat diminuer de 30 % en 15 ans (avec, de surcroit, des conséquences non négligeables pour l’attractivité hospitalière et pour leurs retraites). Le Ségur a « oublié » la grande majorité des praticiens hospitaliers dans les revalorisations salariales : en effet, les praticiens hospitaliers attendent toujours que le Ministère cède sur la bonification des 4 ans d’ancienneté, donnée uniquement aux PH nommés après le 1er octobre 2020, et refusée à ceux qui ont tenu l’hôpital debout depuis 20 ans.
- Les émoluments des praticiens hospitaliers sont composés de nombreuses indemnités, dont certaines n’ont pas été revalorisées depuis de nombreuses années.
- APH rappelle que le temps de travail des praticiens hospitaliers n’est toujours pas pris en considération et que les obligations de service fixées à 48 hebdomadaires sont payées sur une base 39 heures. De plus, la permanence des soins, sujet pourtant sensible et plébiscité par APH pendant le Ségur et dans le comité de suivi du Ségur, mais aussi par les conférences des PCME et maintenant la FHF, n’est pas valorisée à sa juste valeur et n’est même pas reconnue en termes de pénibilité. APH précise que le temps de travail additionnel, est rémunéré en dessous du salaire de la majorité des PH !
APH s’étonne au passage de l’absence de consultation des organisations syndicales médicales dans la « Conférence des perspectives salariales dans la fonction publique » dont les travaux ont été restitués et rendus publics avant-hier, et où sont pourtant évoqués les praticiens hospitaliers… Cela avait déjà été le cas sur les discussions pour la réforme des retraites avant nos injonctions auprès du Haut-Commissaire à la réforme des retraites.
Enfin, la rémunération n’est pas le seul sujet pour l’attractivité des carrières médicales hospitalières. APH regrette la énième annulation des réunions concernant l’intérim hospitalier avec le directeur du Cabinet du ministre, clôturant ainsi un calendrier d’échanges stériles ou inexistants…
Action Praticiens Hôpital demande
- Une concrétisation du dégel du point d’indice, corrigeant les pertes de salaires proportionnellement à l’inflation depuis au moins 2010 soit 13,2% (source INSEE, jusqu’en 2021).
- L’application immédiate des mesures d’attractivité énoncées, à sa demande, au Directeur de Cabinet du Ministre le 23 novembre 2022, notamment le rattrapage des 4 ans d’ancienneté pour les PH nommés avant 2020, le juste décompte du temps de travail comme la juste indemnisation et reconnaissance de la permanence des soins à hauteur de sa difficulté et de sa pénibilité.
Dr Jean-François Cibien Président AH Président APH Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 06 07 19 79 83
Dr Carole Poupon Présidente CPH Vice-présidente APH, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 06 76 36 56 67
Dr Yves Rébufat Président exécutif AH Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. 06 86 87 62 76
UNE MINUTE DE SILENCE POUR QUE VIVE L’HÔPITAL PUBLIC
- Détails
- Catégorie : Communiqués de Presse
- Publié le lundi 24 janvier 2022 09:55
Communiqué de Presse Action Praticiens Hôpital du 24 janvier 2022
Vous vous souvenez des salves d’applaudissements pendant la première vague du Covid. Vous vous rappelez des annonces du gouvernement et de notre Président de la République sur la nécessaire prise en compte de la réalité des soignants et des praticiens de l’Hôpital Public.
Vous n’avez pas oublié les annonces répétées d’Action Praticiens Hôpital sur l’hôpital usine et la course sans fin à l’activité « coûte que coûte ». Nous avons alerté bien avant la crise sanitaire sur cette situation indigne qui laisse des patients des heures et des jours sur des brancards et qui tue. Nous avons crié le mal être des soignants et des praticiens depuis des années…
Nous avons cru à un véritable Ségur de la Santé pour une refonte de notre système hérité du Conseil National de la Résistance. Mais les rattrapages de salaires proposés et l’effacement d’une partie de la dette crée par l’État qui sous-finance de 15 milliards par an le budget hospitalier depuis plus de 15 ans sont hors sujet. Nous avons cru à une gouvernance plus humaine. La perte de sens et des valeurs des soignants et des praticiens qui croulent sous une pression administrative déconnectée de notre réalité n’a pas été prise en considération. La communication incessante du gouvernement sur l’affichage perpétuel du « tout va bien » est déplacée pour ne pas dire inique.
Notre système hospitalier se meurt dans une indifférence quasi totale. L’action lancée par des soignants alsaciens dans les hôpitaux de Strasbourg et d’Alsace en décembre 2021, est salvatrice pour un accès au soin de qualité et en toute sécurité en tout point du territoire. Cette opération «la minute de silence» pour protester contre « la mort programmée de l’hôpital public » est respectée chaque vendredi dans un nombre croissant d’hôpitaux français.
Dans cette insécurité sanitaire organisée et devant le déni du gouvernement, des politiques comme de nos administrations il est temps de s’unir et de manifester « coûte que coûte » non plus notre exaspération ou notre indignation mais pour notre survie.
Action Praticiens Hospitalier, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, vous invite à participer à cette démarche comme à toutes celles que vous jugerez utile pour défendre notre bien commun et nos conditions de travail.
Le pouvoir vivre en bonne santé de tous nos concitoyens est une priorité de la Nation. Nous porterons ce combat car c’est le sens de notre mission de soin et l’essence de notre engagement. Le pouvoir travailler dans des conditions humaines et dignes est une nécessité non négociable « quoiqu’il en coûte ». A ceux qui nous accusent de creuser la dette nous leur demandons s’ils préfèrent creuser notre tombe ou celle de leurs administrés.
Action Praticiens Hôpital poursuivra son travail sans relâche auprès du gouvernement, de nos élus et des politiques. Nous nous battrons pour que l’Hôpital Public, ses soignants et praticiens retrouvent leur place dans notre système de santé et dans notre société.
Vous qui nous avez applaudi, vous pouvez également nous rejoindre comme les collègues installés en libéral ou celles et ceux qui travaillent dans le médico-social.
Nous espérons que notre silence portera la voix des soignants et des praticiens de ville, du médico-social et de l’hôpital vers les réformes nécessaires.
La Santé est une priorité, votre santé est notre priorité.
Unissons-nous dans le silence pour dénoncer l’incurie d’une politique de santé obsolète.
Rendez-vous le vendredi midi sur les parvis des hôpitaux.
Jean-François Cibien,
Président AH Président APH
06 07 19 79 83
Carole Poupon
Présidente CPH
Vice-présidente APH
06 76 36 56 67
Yves Rébufat
Président exécutif AH
06 86 87 62 76
Emmanuelle Durand
Présidente du SNPHARE
Richard Torrielli, Représentant adhérents directs Avenir Hospitalier
Eric Guiheuneuf Vice-Président des Biologistes Médicaux
François Braun Président de SUdF
Jacques Yguel Président SPHP
Jean-Marie Leleu Président FNAP
Emmanuel Cixous Président du SNPEH
Jacques Yguel Président SPHP
Jean-Marie Leleu Président FNAP
Emmanuel Cixous Président du SNPEH
Yves Hatchuel Président du SMH
Salem Ould-Zein Président du SNPADHUE
Delphine Glachant Présidente USP
Florence Compagnon Président du SNPGH
Eric Guiheuneuf Vice-Président des Biologistes Médicaux
Anne David-Bréard Présidente du SNGC
Marie-José Cortès Présidente SPH
Xavier Palette, Vice-Président SNBH
Pascale Le Pors Vice-Présidente SYNGOF
Avant de construire des châteaux en Espagne ou de parler de la souveraineté Européenne, le Président Macron va-t-il enfin obliger la France à respecter les injonctions de l'Europe sur le décompte du temps de travail ?
- Détails
- Catégorie : Communiqués de Presse
- Publié le dimanche 5 décembre 2021 09:38
Communiqué APH-JM-ISNI du 5 décembre 2022
« La France a l'opportunité de dessiner une Europe de la santé » annonce Emmanuel MACRON dans son discours inaugural. Et si la gouvernance et le gouvernement respectaient déjà notre Constitution !
Ce 1er janvier 2022, la France accède pour six mois à la présidence du Conseil de l'Union Européenne. L'occasion de faire avancer les idéaux français sur des chantiers importants comme le numérique, la santé ou les personnes en situation de handicap au niveau européen. « L'ambition est de parvenir par ces propositions à une Europe souveraine », dit le Président de la République.
Le Président oublie peut-être que son gouvernement n’applique toujours pas les décisions de la Commission Européenne, conformément à la Directive 2003/88/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 concernant le respect du décompte du temps de travail. La durée maximale du travail hebdomadaire est également limitée à 48 heures.
La France, pays des Droits de l’Homme et des 35 heures semble ainsi avoir oublié de reconnaître un des droits fondamentaux des praticiens des hôpitaux et des étudiants en santé. Leur temps de travail n’est en effet pas décompté comme il l’est pour chaque salarié. Il n’est pas non plus valorisé comme la réglementation le prévoit. Ainsi les périodes de repos minimales après la prestation d’heures supplémentaires ou de travail de nuit ne sont pas respectées.
Pour rappel, l'arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne du 14 mai 2019 martèle le nécessaire décompte horaire du temps de travail de tout salarié https://curia.europa.eu/jcms/upload/docs/application/pdf/2019-05/cp190061fr.pdf
Nous noterons à ce sujet la dernière condamnation de l’État Français, en date du 15 juillet 2021, et qui va dans ce sens : “les membres des forces armées des États membres ne sont pas exclus, dans leur intégralité et en permanence, du champ d’application de la directive” de 2003.
Situation kafkaïenne, dans laquelle les annonces du Président Macron ou de son gouvernement sont encore, comme trop souvent, en décalage avec nos réalités quotidiennes.
Situation kafkaïenne, où la France assigne la France devant la Cour de Justice de l’Union européenne ou devant le Conseil d’État.
APH, JM et l’ISNI continueront à faire entendre la voix des praticiens hospitaliers à l’occasion de la présidence française de l'Union européenne. Nous attendons notre convocation auprès du Conseil d’État sur les recours que nous avons déposés pour faire valoir nos droits élémentaires.
Situation kafkaïenne, dans laquelle les annonces du Président Macron ou de son gouvernement sont encore, comme trop souvent, en décalage avec nos réalités quotidiennes.
Situation kafkaïenne, où la France assigne la France devant la Cour de Justice de l’Union européenne ou devant le Conseil d’État.
APH, JM et l’ISNI insistent également sur l’atteinte de l’objectif constitutionnel de protection de la santé des praticiens et des patients. En effet, le Conseil Constitutionnel reconnaît l’existence d’un objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé découlant du onzième alinéa du Préambule de la Constitution de 1946 [1]. Il n’hésite pas à faire prévaloir cet objectif sur d’autres principes ou libertés constitutionnels [2], notamment dans sa déclinaison de droit au repos et à la protection de la santé des travailleurs.
Le temps de travail doit être décompté pour les praticiens et les internes conformément à la Constitution, aux règles de droit Français et Européen.
1. Voir not. Décision n°90-283 DC du 8 janvier 1991 ; Décision n°80-117 DC du 22 juillet 1980
2. Décision QPC du 31 janvier 2020 n°2019-823
Jean-François Cibien
Président AH
Président APH
06 07 19 79 83
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Carole Poupon
Présidente CPH
Vice-présidente APH
06 76 36 56 67
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Yves Rébufat
Président exécutif AH
06 86 87 62 76
Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité
----------------------------------------------------------------
Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? " pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !
Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)
----------------------------------------------------------------
Actu'APH n°16
Pour lire le sommaire et les articles cliquez ici
Pour télécharger la revue, cliquez ici
----------------------------------------------------------------
Les annonces de recrutement octobre 2023
retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr
Les dernières actus
75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.
MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !
Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.
Lettre aux élus De La République
Cliquez ici pour télécharger le numéro spécial d'Actu'APH
Paris, le 22 juin 2022
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France
Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,
Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.
Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.
Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.
Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.
Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…
Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.
Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.
APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.
Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.
APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH
Tribune APH du 9 mai 2022
Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.
Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.
Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.
- Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
- Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
- Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
- Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…
Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.
- L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
- La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
- La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
- La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…
Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.
Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.
Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.
Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.
Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.
Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.
Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.
Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.
Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.
Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.
Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83
Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67
Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76
[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467