De mal en pis ! Après le manque de praticiens titulaires … le manque d’intérimaires oblige à fermer des activités à l’hôpital public !

Mouvements de populations, réductions ou fermetures programmées d’activités en cliniques, accès plus difficile à la médecine de ville, etc., l’été est toujours une période de tensions pour les hôpitaux publics. Les équipes hospitalières manquent encore plus de personnels médicaux et paramédicaux pour assurer correctement leurs missions de service public, et se débrouillent, au prix de lourds efforts et d’épuisement. Qui leur demande un bilan, qui les remercie ?
 
Aujourd’hui, le Centre Hospitalier Public du Cotentin de Cherbourg-Valognes (Manche) fait l’actualité estivale. Il rappelle l’opinion, les élus et les pouvoirs publics à la réalité par sa situation -non exceptionnelle- de dépendance complète vis à vis de médecins intérimaires pour assurer l’accueil des Urgences, mais pas seulement.En effet, avec un manque chronique d’effectif d’urgentistes (et pas que d’urgentistes), la direction, déjà contrainte en cours d’année à devoir recourir quotidiennement à l’intérim médical à tarif exorbitant, a dû, cet été, fermer temporairement le site d’accueil de Valognes pour renforcer l’équipe de Cherbourg. D’autres hôpitaux sont dans la même impasse (Firminy, St Vallier…)
 
Cette situation n’est malheureusement pas l’apanage des seuls services d'urgence. Combien d'hôpitaux, combien de services en France sont-ils aujourd’hui placés en dépendance totale de l'intérim médical, et du manque chronique d’effectifs médicaux notamment pour les spécialités à permanence des soins ?
 
Par l’absence de mesures concrètes, claires et lisibles, les Pouvoirs Publics portent la responsabilité d’un attentisme qui fait à présent de l’intérim une forme d'exercice plus attractive que la prise d'un poste hospitalier... Et ce ne sont pas les mesures prévues dans la future Loi de santé qui y mettront fin, ni pour l’attractivité des carrières, ni pour trouver une solution à l’intérim médical.
 
Les pouvoirs publics doivent rendre publiques les données dont ils disposent - via les ARS- sur ces fermetures ou fortes limitations d’activités, contraintes par la pénurie. Les praticiens hospitaliers et les usagers, comme les populations n’acceptent pas que le marché de l’intérim dicte aujourd’hui sa loi à notre organisation hospitalière.
 
AVENIR HOSPITALIER appelle tous les praticiens et tous les usagers à exiger rapidement des mesures tangibles pour que l’hôpital public, formidable outil social et bien commun, « ne devienne pas un désert dans le désert »…
 
Des solutions existent pour rendre leur attractivité aux hôpitaux.Nos propositions ont été largement discutées et rappelées notamment lors des auditions par la Mission Le Menn sur l’attractivité des carrières médicales. Nous attendons dès la rentrée un électrochoc qui nous redonne confiance et espoir dans l’avenir des hôpitaux. Nous refusons de capituler devant ce qui est présenté comme une fatalité saisonnièremais relève plutôt d’une incurie prévisionnelle depuis des années et d’un refus actuel d’entendre les propositions sérieuses des professionnels du terrain.
 

 

Communiqué AH-CPH du 29 juillet 2015

 
Avenir Hospitalier et la CPH viennent de prendre connaissance avec inquiétude du jugement du Conseil d’Etat en date du 27 juillet 2015.
 
D’un coup de balai juridique, celui-ci annule les avancées obtenues lors de l’arrêté du 8 novembre 2013 sur les astreintes et le temps de travail : plus de repos quotidien après déplacement en astreintes, le temps de travail en astreinte et le temps de trajet ne sont plus du temps de travail, et tout ce qui pouvait potentiellement permettre de surveiller le recours au temps de travail additionnel est abrogé (COPS, CME, Directoire et services de santé). 
Raison invoquée : le Ministère de la santé n’est pas compétent pour statuer sur notre temps de travail, sauf à publier un décret en Conseil d’Etat (dont on peut se demander pourquoi ça n’a pas été fait sous cette forme juridique dès 2013 !!!). 
 
Donc en l’état, la Directive Européenne risque de ne plus être appliquée en France. Une telle situation pourrait conduire les médecins et pharmaciens des hôpitaux français à engager des contentieux qui condamneraient l’État à verser des dommages et intérêts considérables, comme c'est actuellement le cas en Italie. 
 
Heureusement que nous avons un statut qui empêche la plus haute instance juridique de déréglementer le peu de protection que nous avons pu obtenir en 2 ans. Le repos quotidien d'une durée minimale de onze heures consécutives par période de vingt-quatre heures, et le temps de soins accompli dans le cadre d'un déplacement en astreinte considéré comme temps de travail effectif sont gravés dans notre statut et personne ne reviendra dessus. Restent en insécurité juridique le temps de trajet, et les procédures de surveillance du recours au TTA.
 
Le Conseil d’Etat devrait plutôt se demander pourquoi un texte est si mal appliqué, au lieu de casser potentiellement le travail réalisé à ce jour dans les établissements favorables. 
 
Nous exigeons immédiatement du Ministère que des dispositions temporaires concernant la sécurisation juridique des textes transposant la Directive Européenne soient clairement affichées, que le problème du temps de trajet non sécurisé dans notre statut soit réglé au plus vite, et qu’on profite de cette pause dans l’application du reste de l’arrêté pour négocier au mieux ce qui n’est pas assez protecteur pour la santé des médecins hospitaliers. 
La situation dans les hôpitaux ne doit pas subir un retour en arrière dont on pourrait craindre qu’il ne soit plus rapide que les quelques avancées obtenues. C'est l'intérêt du service public hospitalier et des millions de patients qui lui font confiance. 
 
 

Plateforme de propositions intersyndicales sur la pénibilité

Avenir Hospitalier 

Confédération des Praticiens Hospitaliers

SAMU Urgences de France 

Syndicat National des Gynécologues Obstétriciens de France

Syndicat National des Médecins Réanimateurs des Hôpitaux Publics

Syndicat National des Pédiatres en Etablissement Hospitalier

Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes Réanimateurs Elargi

 

 

Sont fiers de vous présenter

leur plateforme commune de propositions sur la péniblité du métier de PH.

 

Vous pouvez la télécharger ici.

 

 

Pénibilité: lettre des intersyndicales à la mission Le Menn

Les intersyndicales et les principaux syndicats représentants les médecins de la permanence des soins, ont écrit à Mr le sénateur Jacky Le Menn en charge de la mission "attractivité" éponyme, afin de rappeler quelques principes fondamentaux sur cette thématique majeure de l'exercice médical hospitalier. Parmi ces grands pincipes, notamment,

  • le rappel que 48 h de temps de travail hebdomadaires ne sont qu'un mamximum et non pas une norme
  • La nécessité d'un plafond mensuel de gardes
  • la possibilté au delà de 60 ans de ne plus faire de gardes (aujourd'hui contraint aux nécessité de service)
  • la possibilité de partir en retraite progressivement, au delà d'un certain service rendu en termes de permamance des soins.

 

Lire le courrier.

 

PENIBILITE DU TRAVAIL DES PH : AUCUNE PERSPECTIVE !

Nous avons pris connaissance via la presse des préconisations concernant le compte pénibilité rendues aux ministres, pour les salariés du secteur privé dans le cadre de la réforme des retraites.

Nous sommes dans une grande colère et une forte amertume, car le statu quo actuel consistant au gel de toutes discussions avec le Ministère, qui patine à force de vouloir contenter tout le monde et notamment les 3 intersyndicales qui ne veulent plus discuter, nous fait prendre un retard considérable sur des sujets cruciaux pour les médecins hospitaliers. Nous sommes encore une fois exclus d’un dispositif de protection des salariés.

Nous devions travailler sur l’ouverture d’un compte pénibilité pour les médecins exposés : aucune réunion depuis le 3 mars 2014. La date fixée au 1er janvier 2015 pour le secteur privé ne pourra pas être respectée pour l’hôpital. Pourtant le travail de nuit et en horaires alternants, qui est pour nous la première des pénibilités, est un sujet majeur qui impact un grand nombre de praticiens et de toutes spécialités, et sa compensation devrait être une priorité pour l’attractivité des carrières !

Nous devions travailler sur l’intérim médical pour trouver des solutions à court moyen et long terme à cette gangrène pour les hôpitaux, conséquence d’une perte d’attractivité des carrières médicales : aucune réunion depuis le 31 mars.

Nous devions travailler qualité de vie au travail, valences d’enseignement et de recherche au sein du statut de PH, temps de travail, dialogue social, et révisions statutaires : rien ne sera enclenché avant l’été.

La responsabilité de cette inertie est partagée entre ceux qui préfèrent la politique de la chaise vide pour des intérêts corporatistes stricts à un travail de fond sur l’attractivité des carrières médicales hospitalières, et un ministère figé dans son absence de courage.

Quel gâchis depuis les espoirs ouverts par le pacte de Confiance…



 

Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité

 

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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? "  pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !

 

Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)

www.cfar.org/didoc/ 

 

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Actu'APH n°16

       

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     Les annonces de recrutement octobre 2023

 

             retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr

 

Les dernières actus

75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.

MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !

Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.

le dossier de presse

Lettre aux élus De La République

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Paris, le 22 juin 2022

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France

Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,


Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.

Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.

Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.

Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.

Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…

Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.

Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.

APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.

Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.

 

APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH

 

Tribune APH du 9 mai 2022

 

Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.

Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.

Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.

  • Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
  • Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
  • Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
  • Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…

Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.

  • L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
  • La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
  • La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
  • La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…

Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.

Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.

Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.

Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.

Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.

Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.

Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.

Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.

Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.

Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.

Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83

Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67

Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76

[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467

 

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