Communiqués de presse
Vague Blanche du 8 novembre 2016
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- Publié le lundi 7 novembre 2016 07:21
Soutien entier au mouvement de l'ensemble des organisations infirmières !
Communiqué de presse APH 06/10 /16
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- Publié le jeudi 6 octobre 2016 18:06
« Pourquoi et comment nous allons signer le protocole d’accord de méthode ? »
AVENIR HOSPITALIER et la CONFEDERATION DES PRATICIENS des HÔPITAUX réunis au sein d’Action Praticiens Hôpital ont été reçus le 4 octobre par la Ministre des Affaires Sociales et de la santé.
APH a pris acte que la misnistre avait entendu le mouvement du 26 septembre, sa puissance et la nécessité d’y répondre au delà des seuls engagements du plan attractivité. Nous nous félicitons donc d’avoir participé activement à ce mouvement, à son succès très médiatisé. Cette mobilisation pourrait être reconduite en cas de besoin et au moment où nous le jugerions utile. La grève du 12 octobre n’est pas à l’ordre du jour.
Si nous prenons note des avancées sur des éléments de rémunération et sur la valorisation de la prime de service public exclusif, tout n’a cependant pas été obtenu. Nous exigeons la reconnaissance de notre temps de travail, la Directive Européenne Temps de Travail de jour et de nuit, le respect de l’engagement de la ministre dans son discours du 4 octobre 2016 :
« L’objectif est de garantir le respect des 48 heures hebdomadaires. C’est non seulement une exigence de la Commission européenne, mais aussi du Conseil d’Etat qui nous oblige à publier un décret. Il nous faut donc avancer rapidement et efficacement sur ce point. » (M Touraine)
Dans ces conditions, les propositions sur le temps de travail ne devront pas rester floues par rapport aux attentes de tous les collègues et à ce que nous avons porté ensemble le 26 septembre pour la pénibilité de notre travail.
Un « protocole d’accord sur la méthode » va nous être proposé pour signature dans les 10 jours. Aujourd’hui, même si nous en ignorons toujours le contenu, nous devrons le signer car, sans signature, nous serions définitivement exclus de toutes les séances de travail qui peuvent être des occasions de marquer notre vigilance et d’évoluer vers la satisfaction de nos attentes. Notre voix y sera primordiale.
La Ministre s’est engagée à ce que ça change. Nous connaissons les freins que nous allons rencontrer. Nous sommes prêts à les affronter. Mais, si les oppositions sont un empêchement aux avancées et qu’il n’y a pas de courage politique pour les vaincre, nous sommes prêts à organiser de nouvelles actions dont nous savons qu’elles seront fortes et à la hauteur du désenchantement.
Les médecins hospitaliers, engagés derrière nous le 26 septembre, peuvent compter sur AH et CPH pour les défendre dans ce nouveau cycle de discussions qui doit être finalisé avant la fin de l’année.
Pour ACTION PRATICIENS HOPITAL
Nicole Smolski, Présidente APH, Jacques Trévidic, Président CPH, Vice-Président APH
Max-André Doppia, Président AH, Vice-Président APH, Marc Bétrémieux, Secrétaire général APH
Grève du 26 septembre 2016
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- Publié le dimanche 25 septembre 2016 12:35
Entrave à la démocratie et à une libre information dans les hôpitaux
CP APH 23 09 2016
Dans le cadre du mouvement de grève du 26 septembre des médecins hospitaliers, qui s'annonce historique, de nombreux journalistes ont désiré effectuer des reportages filmés sur la vie des médecins hospitaliers.
En dehors du CHU de Rouen et des Hospices Civils de Lyon, dont nous saluons l'honnêteté, tous les autres hôpitaux sollicités par les organes de presse ont refusé d'ouvrir leurs portes.
C'est la première fois qu'une telle omerta est organisée et que l'exercice de la démocratie de base est empêché à un tel degré.
Que craignent donc les directions : que soient révélés au grand jour les conditions de travail des médecins hospitaliers, leur découragement face à un management basé sur mépris, précarisation, voire maltraitance? Que les médecins continuent à travailler 60 heures par semaine? Que quand ils travaillent la nuit ils sont en travail dissimulé 4H sur 14?
Finalement est mis au grand jour l'absence d'écoute des médecins hospitaliers, et de leurs représentants. Nous sommes sûrement la seule profession à qui est niée toute représentation et toute expression locale. L'obstruction à une information libre et à la démocratie, est la réalité de l'hôpital public en 2016. C’est le reflet de l’échec annoncé de la démocratie sociale à l’hôpital public pour les praticiens, comme nous venons de l’apprendre tristement pour les GHT.
Triste réalité que nous vivons au quotidien, et qui explique aussi en partie la puissance du mouvement de révolte actuel.
GREVE DU 26 SEPTEMBRE
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- Publié le mercredi 28 septembre 2016 11:37
Grève du 26 septembre : une mobilisation massive
Communiqué de presse du 27 septembre 2016
26 septembre : le mouvement de grève nationale des Praticiens Hospitaliers, initié par le SNPHAR-e, soutenu par son intersyndicale AH et par la CPH a ОtО massivement suivi par la majorité des spécialités médicales hospitalières dans tous les types d’Оtablissements. C’est unsuccès qui a bénéficié d’une très forte médiatisation.
Lors de la conférence de presse organisée le 26 septembre en présence de nombreux journalistes, les présidents du SNPHAR-e, d'Avenir Hospitalier et de la CPH, ont annoncé être reçus le 4 Octobre prochain par la ministre des affaires sociales et de la santé.
Nul ne doutera que le succès de cette mobilisation exceptionnelle, voire historique, a permis ce rendez-vous. Celui-ci sera l’occasion pour la ministre d’acter nos revendications sur le temps de travail : cette question est rajoutée au périmètre des questions d'attractivités. En particulier, la pleine application exécutive de la DE temps de travail pour les professions médicales à l’hôpital.
Compte tenu du calendrier qui s'esquisse, le mouvement de grève initialement prévu pour être renouvelé le 3 Octobre est suspendu. Nous attendons la concrétisation d'un engagement sur un protocole d'accord concernant ces questions.
Le SNPHAR-e maintient son préavis concernant les gardes et les astreintes à partir de ce soir et jusqu'au RDV.
Il saura remobiliser les praticiens, avec les Intersyndicales, le 12 Octobre si l'entretien du 4 n'ouvrait pas la perspective d'un protocole d'accord sur ces espaces de négociation. La confiance est dans le camp des Organisations Syndicales qui ont rassemblé les praticiens aujourd’hui. Le succès de la journée du 26 septembre les engage pour en être comptables comme la ministre l’est pour les conditions d’attractivité à retrouver pour l’hôpital public.
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Grève du 26 septembre 2016
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- Publié le dimanche 25 septembre 2016 12:24
Grève du 26 septembre 2016 : une mobilisation historique
Communiqué APH 23/09/16
Le SNPHAR-ÉLARGI, AVENIR HOSPITALIER, son Intersyndicale et la CONFEDERATION des PRATICIENS des HÔPITAUX, réunies au sein d'Action Praticiens HÔpital, remercient les organisations et les collègues qui ont massivement choisi de suivre le mouvement de grève nationale des Praticiens Hospitaliers le 26 septembre 2016. Les médecins hospitaliers méritent reconnaissance du travail quotidien accompli jour et nuit. De partout nous remontent mépris, précarisation, maltraitance, et, en conséquence, montée de l'intérim médical, plaie hospitalière à présent légalisée au détriment du recrutement de forces jeunes ou du maintien des PH en place. Le refus de généraliser un décompte lisible du temps de travail des praticiens, de reconnaitre le travail de nuit à la hauteur de ses difficultés constitue une maltraitance organisée.
Les initiateurs du mouvement de protestation attendent de recevoir des signaux forts de la ministre qui, lundi, ne pourra qu'acter le caractère exemplaire d'une mobilisation qui s'annonce historique.
D'ores et déjà, sur la base des pointages que nous répertorions, nous prévoyons une participation de l'ordre de 80 à 90 % en AR (CHU et CH) et de 30 à 40 % selon les spécialités, avec des pointes à 80 %. Pas un établissement, pas une spécialité, ne restera à l'écart. Les seuls établissements non touchés seront ceux qui ne survivent que par le recours à l'intérim médical quasi exclusif, aux emplois précaires, ou avec des conditions d’embauche illégales véritable dumping entre hôpitaux, témoins de l'extrême fragilisation de l'institution hospitalière. Cette mobilisation qui dépassera toutes nos prévisions initiales traduit le profond malaise et même la colère chez les PH excédés du déni de leur travail quotidien jour et nuit. Une expression aussi ample et unanime, au-delà des clivages de spécialités ou de type d’établissement, exige des réponses rapides, claires, lisibles et adaptées pour le retour d'une attractivité des carrières hospitalières et de la confiance.
En s'exprimant le 26 septembre avec dignité et responsabilité, les praticiens engagent les usagers à soutenir ce combat pour que revive l'hôpital public.
Nous rappelons que le préavis du SNPHARE soutenu par AH et CPH réunies au sein d'APH, couvre tous les statuts, à l'exception des Internes et que dans toutes les spécialités, les collègues peuvent encore se porter grévistes.
L'hôpital doit retrouver demain une autre respiration. Il a besoin de ses médecins. Ce mouvement montre dans son ampleur que ceux-ci sont attachés à leur mode d’exercice et veulent s’y trouver bien.
Avec le soutien du Groupe Pasteur Mutualité
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Campagne nationale
" Dis Doc', t'as ton doc' ? " pour faire évoluer le modèle culturel des médecins !
Retrouvez toute l'information dans le communiqué de presse (cliquez ici)
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Actu'APH n°16
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Les annonces de recrutement octobre 2023
retrouver ces annonces sur le site reseauprosante.fr
Les dernières actus
75 % DES MEDECINS HOSPITALIERS RISQUENT DE QUITTER L’HOPITAL PUBLIC DANS LES 5 ANS… … PARCE QUE PERSONNE NE PREND SOIN DES MEDECINS HOSPITALIERS.
MISSION-FLASH : UN NOUVEAU RATAGE GOUVERNEMENTAL (PREVISIBLE) !
Ce vendredi 1er juillet, Action Praticiens Hôpital dévoilait à la presse les résultats complets de l’enquête « Nuits Blanches » sur la permanence médicale des soins à l’hôpital public : 75 % des praticiens hospitaliers risquent de quitter l’hôpital public dans les 5 ans à cause de la permanence des soins. En parallèle, le rapport de la mission-flash sur les urgences était remis à la Première Ministre. Un rapport sans doute amoindri à la demande de la Première Ministre, puisque seules 41 des multiples propositions [CP1] [WA2] envisagées par la mission ont pu figurer dans le rapport.
Lettre aux élus De La République
Cliquez ici pour télécharger le numéro spécial d'Actu'APH
Paris, le 22 juin 2022
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président, Madame la rapporteure de la commission d’enquête sur la situation de l’hôpital et le système de santé en France
Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,
Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, organisation majoritaire aux dernières élections professionnelles pour le Conseil Supérieur des Personnels Médicaux vous remercie pour l’écoute attentive lors de notre audition au Sénat du 9 décembre 2021. Nous vous remercions pour le rapport que vous avez publié le 29 mars 2022 et nous nous permettons de vous rappeler notre proposition de réfléchir ensemble sur les modalités législatives à mettre en œuvre pour faire évoluer la situation de l’Hôpital Public et de l’accès à un juste soin qui se dégradent sur l’ensemble du territoire national.
Nous représentons les médecins, pharmaciens, odontologistes des hôpitaux et faisons partie des corps intermédiaires élus. Nous sommes issus du terrain et des terroirs de notre Nation. Nous appartenons à l’Hôpital Public pour lequel nous œuvrons jour et nuit pour permettre un accès aux soins à tous nos concitoyens, vos électrices et vos électeurs, pour qu’en France vivre en bonne santé soit et reste une réalité.
Dans cette lettre nous vous résumons une partie de notre analyse sur les points de blocage et les leviers que la Loi devra changer pour que demain le pilier Santé retrouve sa juste place dans notre société. Pour que l’ensemble des praticiens et soignants des établissements de santé, du médico-social comme de la ville puissent retrouver la sérénité d’exercice dont ils ont besoin pour répondre aux attentes des patients et de leur famille.
Nous avons subi depuis des décennies le dogme de la rationalisation fiduciaire et notre système est à bout de souffle, au bord d’une rupture irrémédiable. La France qui dans les années 2000 était à la pointe de la médecine dans le monde se retrouve aujourd’hui au 23ème rang.
Notre rôle de corps intermédiaire a été trop souvent ignoré et parfois maltraité par une gangue administrative qui a parfois perdu le sens des valeurs de notre société. Nous connaissons bien les territoires et ce que nous avons à faire pour le bien commun. Nous vous l’avons démontré depuis longtemps et encore plus lors de la première vague Covid. Nous avons alerté également maintes fois pour que les choses évoluent…
Il semble temps aujourd’hui de changer de méthode et de retrouver des objectifs quantitatifs acceptables mais surtout qualitatifs en termes de juste soin pour les patients et d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pour nous vos soignants. Ces conditions sont indispensables pour que nos concitoyens puissent retrouver une espérance de vie en bonne santé superposable à celle des autres pays et que les acteurs du soin que nous sommes puissent également retrouver le sens de leurs métiers.
Nous ne sommes pas abstentionnistes ou spectateurs passifs mais des acteurs engagés pour construire le renouveau tant attendu par les Françaises et les Français et clairement exprimé ces dernières semaines. Nous sommes et serons là pour vous aider à reconstruire et à moderniser l’existant pour que le vivre ensemble en bonne santé ne soit plus un mirage mais redevienne une réalité pour toutes et tous en tout point du territoire.
APH est à votre disposition pour travailler dans cette direction dans un respect mutuel et autour des valeurs de notre République.
Prenez soin de vous, des vôtres et de la santé de vos administrés comme celle de l’Hôpital Public et de notre système de soin.
APH REAGIT A LA « NOTE AU GOUVERNEMENT » DE MARTIN HIRSCH
Tribune APH du 9 mai 2022
Martin Hirsch, directeur général de l’APHP, s’est autorisé à envoyer une « note au gouvernement » [1] qui ressemble à un acte de candidature au poste de ministre chargé de la Santé. Dans cette note, adressée en copie à la presse, il étale ses réflexions et ses propositions pour l’hôpital public… Nous nous limiterons ici à commenter ses propositions, exposées comme une profession de foi.
Faire le constat du naufrage de l’hôpital public, annoncé par les syndicats depuis longtemps, fait désormais l’unanimité. Les discours des politiques et des administratifs assurant que l’hôpital tient toujours debout, qu’il a tenu pendant la pandémie, que la résilience des hospitaliers est inaltérable ne sont que façade. La réalité de notre quotidien est tout autre : la souffrance des hospitaliers explose, déprogrammations et fermetures de services résultent du manque de professionnels paramédicaux et médicaux, qui fuient en nombre le service public hospitalier. Nombre de celles et ceux qui restent encore sur le front sont rongés par un épuisement professionnel et personnel.
Cependant, les angles de vue proposés par Martin Hirsch sont inquiétants, en profond décalage avec les métiers du soin et la notion de service public.
- Considérer que le soin se résume à une productivité mesurable est d’une cruelle indécence pour tous ceux dont on salue la vocation, l’humanisme et tout simplement le professionnalisme. Dans quelque secteur du soin que ce soit, le geste technique – qui rapporte à l’hôpital – n’est rien sans la relation du soignant avec le patient, sans le travail d’équipe, sans la réflexion sur son propre travail. C’est pourtant bien cette perte de sens qui fait fuir ou qui épuise les professionnels de santé.
- Considérer que le professionnel de santé est un pion qui joue individuellement et que l’on peut balader d’un service à l’autre, d’un établissement à l’autre, d’une région à l’autre est encore une fois oublier le sens du soin à l’hôpital. Une équipe se construit, a une histoire, un projet, elle se renouvelle, mais doit savoir garder ceux qui s’investissent pour elle et doit donner la possibilité à chacun de s’investir, pour se sentir partie prenante de l’œuvre commune de soigner, d’accompagner et du vivre ensemble.
- Considérer l’hôpital sans la ville oublie que le système de santé doit être centré autour du patient, et de son médecin traitant, et non du CHU parisien. Le champ du médico-social semblerait aussi avoir été omis… Le passage à l’hôpital d’un patient ne devrait se faire que lorsque les moyens de la ville et du premier recours sont dépassés : compétences spécialisées, plateaux techniques et maternités.
- Défier les corps intermédiaires élus et donc légitimes, c’est-à-dire les syndicats – ce terme n’est même pas mentionné dans sa note – comme ne défendant pas les intérêts des praticiens est particulièrement déplacé. L’exemple de la discussion lors du Ségur sur la permanence des soins… à laquelle il n’a pas participé, contrairement à nous ! – en dit long sur sa vision du dialogue social…
Ainsi, ses propositions sont-elles également en décalage avec les métiers du soin hospitalier.
- L’attractivité (jamais nommée dans la « note ») ne peut se résumer au problème des rémunérations. Il est si facile d’occulter les réelles difficultés : permanence des soins, temps de travail, reconnaissance de la pénibilité, équilibre vie professionnelle et personnelle, adaptation des contraintes à la parentalité… Le Ségur a été insuffisant, quand il n’a pas été insultant pour les praticiens hospitaliers. Le chantier de l’attractivité est à ouvrir réellement, courageusement : c’est une des priorités à mettre en œuvre immédiatement.
- La mobilité versus la carrière à vie ? Destructrice de l’équipe et de tout projet professionnel, la perpétuelle mobilité contribuerait à envoyer les praticiens vers des carrières « à vie » dans les établissements qui le proposent : les établissements privés. Si nous sommes d’accord sur le fait que la concentration des prérogatives « clinique, enseignement, recherche et management » sur les seuls hospitalo-universitaires n’a pas de sens, il n’y a en revanche aucune honte à être praticien hospitalier toute sa vie, ou pendant un temps long, dans un même établissement. Il n’y a aucune honte à y travailler sans aspiration hospitalo-universitaire. Le travail hospitalier des praticiens implique la constitution de projets à long terme, d’investissements financiers, mais aussi de création de réseaux avec la ville, le médico-social et de suivi des patients porteurs de pathologies chroniques complexes. Monsieur Hirsch sait-il seulement ce qu’est le travail d’un praticien hospitalier, d’un soignant ?
- La casse du statut ? Oui, les professionnels de santé gagneraient à être reconnus ou assimilés à des fonctionnaires « régaliens », plutôt que de poursuivre leur engagement dans l’hôpital public tout en voyant des collègues faire de l’intérim pour des rémunérations qui vont jusqu’à dix fois la leur, pour produire de l’acte sans contribuer aux piliers essentiels de l’hôpital que sont l’équipe, les liens entre services et la vie institutionnelle. Tous ces nouveaux contrats dont rêve Monsieur Hirsch ne font pas avancer l’hôpital : ils continuent à le détruire davantage. Les professionnels de santé engagés dans l’hôpital public demandent seulement à être rémunérés en fonction du travail qu’ils réalisent, où pénibilité et responsabilité doivent être prises en compte.
- La gouvernance souffre en tout premier lieu de démocratie, notamment dans la désignation des chefs de service et de pôle. Aucun projet de réforme de gouvernance ne peut voir le jour sans ce prérequis. L’évocation des instances médicales et paramédicales des instances de gouvernance n’appelle pas la comparaison suggérée par Martin Hirsch : ni leur composition ni leurs missions ne sont comparables, ce d’autant qu’aucune représentation syndicale médicale locale n’est actée dans les établissements publics de santé. Cette absence d’implication des syndicats de praticiens hospitaliers à l’échelon du territoire de santé est une anomalie qui interroge…
Action Praticien Hôpital ne cesse d’appeler à réformer le système de santé et continuera à porter les principes de la qualité de vie des praticiens hospitaliers ; c’est l’intérêt de l’hôpital public : ceux qui y travaillent, ceux qui y sont soignés. Pour nous, le statut de praticiens est un gage de sûreté pour ce corps mais également d’équité sur l’ensemble du territoire national. Contrairement aux propos de Monsieur Hirsch, le cadre qu’il définit comme « rigide » de l’hôpital public ne l’empêche pas d’évoluer. Au contraire, il sécurise une réforme nécessaire, tout en gardant les prérogatives du service public comme les valeurs de la République pour défendre notre système solidaire de santé.
Nous défendrons des actions pour promouvoir un renouveau du système hospitalier et de celui de la santé en conservant les fondamentaux comme ceux des statuts, des engagements par conviction au service des patients et dans un esprit d’équipe et avec une rémunération revalorisée mais sans lien avec de l’intéressement et de la spéculation.
Cette réforme sera coûteuse mais elle est nécessaire, et elle sera efficace.
Ayons le courage de définir la place de l’hôpital public dans le système de santé : il n’est en concurrence ni avec la médecine de ville, ni avec l’activité des cliniques lucratives dont les missions et les objectifs sont différents.
Ayons le courage de mettre sur la table le problème du temps de travail des praticiens hospitaliers, chantier éludé du Ségur, et mettons en regard les rémunérations avec le volume horaire de travail réalisé par les praticiens.
Ayons le courage de corriger l’erreur du Ségur qui a valorisé l’engagement des jeunes sans considérer celui de ceux qui tiennent l’hôpital public depuis des dizaines d’années : donnons à tous la bonification d’ancienneté de 4 ans.
Ayons le courage de mettre sur la table le chantier de la permanence des soins : pas timidement et de manière insultante comme au Ségur, mais par une revalorisation massive à hauteur de la permanence des soins effectuée par les libéraux (le rapport de l’IGAS sur le sujet n’est toujours pas public…), et par une prise en compte des effets collatéraux du travail de nuit : pénibilité, déséquilibre vie professionnelle – vie personnelle, morbidité induite et réduction de l’espérance de vie.
Ayons le courage d’officialiser les mesures d’attractivité plutôt que de laisser perdurer les petits arrangements opaques, à la limite de la légalité, dont le principe et de nombreux exemples sont pourtant connus des tutelles.
Ayons le courage de réformer la gouvernance en imposant une réelle démocratie sanitaire, dans la désignation des chefs de service et de pôle autour d’un projet médico-soignant. Donnons la possibilité de faire exister les syndicats médicaux dans les établissements au même titre que les syndicats paramédicaux. Les syndicats et leurs représentants ont un rôle à joueur pour faire vivre le dialogue social dans les établissements de soins mais également sur les territoires de santé.
Ayons le courage d’un dialogue social équilibré. Les erreurs de trajectoire pour l’hôpital public, et notamment les plus récentes, sont le fruit de négociations tripartites où directeurs et DGOS ont une connivence à peine voilée, tandis que la parole – et même le vote – des praticiens concernant les évolutions est quasiment ignorée. Écouter le terrain sans le suivre nous a conduit dans le mur. Appliquer les propositions des représentants légitimes que sont les syndicats est la seule planche de salut pour l’hôpital public : Action Praticiens Hôpital, union d’Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, et ses composantes, représentant l’ensemble des spécialités médicales, odontologiques et pharmaceutiques, majoritaires chez les praticiens hospitaliers et les contractuels aux dernières élections professionnelles, sera présent et force de propositions.
Jean-François Cibien- Président AH, Président APH, 06 07 19 79 83
Carole Poupon - Présidente CPH, Vice-présidente APH ; 06 76 36 56 67
Yves Rébufat - Président exécutif AH , 06 86 87 62 76
[1] https://www.lesechos.fr/economie-france/social/hopital-le-temps-de-la-refondation-1404467